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La symbolique de l’eau dans les sources hagiographiques cisterciennes, conférence
27 février @ 18:00 – 19:30
Éric DELAISSÉ
La symbolique de l’eau dans les sources hagiographiques cisterciennes
Abbaye de Montheron – mardi 27 février 2024 à 18 h
Dans la vie religieuse comme dans la vie séculière, l’eau est une nécessité pour la vie. La conférence s’intéresse à la place qu’elle occupe dans les textes hagiographiques et exemplaires cisterciens et donne une typologie des mentions du précieux liquide au sein de cette littérature.
Les textes indiquent son utilité pour la vie monastique : elle est un critère essentiel pour les moines à la recherche d’un lieu d’implantation pour leur monastère ; elle motive parfois les communautés à déménager et à entreprendre des travaux permettant de l’acheminer pour diverses nécessités. Elle abreuve, mais aussi nourrit les moines de poissons et permet les activités économiques des monastères. L’eau, source de vie, est également décrite dans les textes comme appartenant à des paysages paisibles invitant à la méditation, réjouissant les yeux et les cœurs. Au contraire, les sources textuelles peuvent aussi décrire l’eau comme un lieu de tourment : elles évoquent des « tourbillons des eaux » et des « eaux grandes et profondes » qui peuvent submerger et noyer qui y tombe. Même des sources tranquilles dont l’eau semble froide s’avèrent capables de brûler et de liquéfier ceux qui y sont plongés.
L’eau apparaît d’ailleurs dans certains textes hagiographiques comme un outil de mortification. Ils racontent le cas de saints moines qui prennent des bains d’eau glacée, soit dans des étangs soit dans des réservoirs en brique spécialement construits à cet effet. En outre, l’eau peut servir la vie ascétique de cisterciens qui s’exposent volontairement à la pluie ou qui stimulent l’envie de boire en approchant de leur bouche des vases d’argile remplis d’eau.
Enfin, l’eau décrite dans les sources narratives cisterciennes sert de métaphore. De cette manière, les textes évoquent le « ruisseau de la grâce » et des monastères qui débordent « comme autant de ruisseaux » pour envahir toutes les régions du monde occidental.
Conférencier
Éric Delaissé est docteur en histoire, art et archéologie de l’Université catholique de Louvain. Ses recherches concernent essentiellement l’histoire du monachisme et la culture cistercienne. Il est l’auteur notamment de Le monde cistercien danois du XIIe au début du XIVe siècle à la lumière des sources narratives et l’éditeur de la Vie du convers Pierre de Villers (en collaboration avec Fabienne Arboit). En 2019, il a organisé au Collège des Bernardins (Paris) le colloque pour le 9e centenaire de la Charte de charité et en a publié les actes.
Entrée libre, collecte. Réservations recommandées à dt@carillonneur.ch ou 079 391 46 96.